Sept mois après !

Tremblement de terre au Cachemire… Sept mois après !

En ce début d’année 2006, les Cachemiris, tant côté indien que pakistanais, voient avec soulagement la neige fondre sous leurs pieds. Tous s’accorderont pour dire que l’hiver himalayen, rude par essence, se sera montré plus clément qu’à l’habitude. Comme si la terre avait senti qu’elle en avait peut-être infligé un peu trop à ses hommes…



Date du Cliché: 22 avril 2004
Lieu: Inde, Cachemire, Sonamarg
Matériel: Canon EOS 500 - 100 mm - Kodak Portra NC400

Mais tout risque n’est pas écarté pour autant. Il est nécessaire de rappeler que plus de 1800 ondes de choc ont secoué la région depuis le 8 octobre dernier, engendrant tremblements, pluies et neiges et provoquant encore de nombreux glissements de terrain. Avec la mousson attendue en juin et juillet, de tels dangers deviendront particulièrement préoccupants. La vigilance est donc de mise.

Petit à petit, le soleil se remet à briller, faisant étinceler les sommets enneigés, offrant un peu de douceur et de beauté au regard. Comme cette lumière qui réchauffe la terre, les hommes cherchent à présent de quoi se réchauffer le cœur et reprendre espoir. Car les blessures sont lourdes à porter et les défis grands à relever.

L’aide humanitaire clame avoir gagné son pari contre l’hiver, les températures glaciales et les tempêtes, faisant de son mieux pour acheminer des vivres de façon régulière. Le plus grand défi fut de rester opérationnel jusqu’en mars, d’améliorer les conditions d’hygiène et de vie dans les camps et de commencer à préparer le retour des personnes déplacées. On est content d’apprendre qu’aucun cas sévère de malnutrition et aucune sorte d’épidémie n’a été signalé.

Il faut maintenant penser à l’avenir, à la reconstruction. La plus grande préoccupation concerne les trois millions de personnes déplacées par la catastrophe qui doivent être relogées. Certains souhaitent coûte que coûte rentrer dans leur village et reconstruire leur habitation. D’autres, traumatisés, ne veulent pas en entendre parler. D’autres encore voudraient l’envisager mais se demandent si c’est bien prudent ou si quelqu’un viendra leur montrer comment bâtir des maisons solides et résistantes.

Mais nombreux sont ceux qui n’ont pas le temps de se poser ces questions, les camps officiels se fermant les uns après les autres, obligeant par la même les gens à prendre la route du retour. Sans parler des camps non-officiels où la situation reste critique. Les autorités commencent à mettre en place des plans de réhabilitation et de reconstruction. Côté pakistanais, OXFAM dit vouloir veiller à ce que les retours puissent avoir lieu de façon volontaire et informée, en toute sécurité et en toute dignité.


Côté indien, il est intéressant de signaler que, depuis peu, le gouvernement indien met à disposition sur son site internet, des informations concernant l’état des lieux dans la région de Kupwara, l’une des zones les plus touchées. On y trouve des listes reprenant par village le nombre de maisons endommagées entièrement ou partiellement, mais également des listes des personnes décédées ou disparues. On peut aussi y lire les rapports de l’administration concernant les efforts de l’armée pour venir en aide à la population : distribution de tentes, couvertures, sacs de couchage, nourriture (biscuits, sucre, riz, lait en poudre…), médicaments, eau potable, etc… Premières informations concrètes et directes depuis six mois…

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